Wozzeck, le premier opéra d’Alban Berg, revient à Lyon après vingt ans d’absence, sous la baguette de Daniele Rustioni. Incarnation de l’entre-deux-guerres, cette partition fulgurante d’après la pièce de Georg Büchner retrace les événements violents qui s’acharnent sur Wozzeck, bouc émissaire d’un univers impitoyable. « La terre est un enfer pour certains… L’homme est un abîme, on a le vertige quand on se penche dessus. »
En s’appuyant sur une architecture d’une redoutable efficacité, la musique de Berg traduit la cruauté du monde, par une expressivité unique dans le répertoire lyrique.
Richard Brunel et le scénographe Étienne Pluss soulignent la pertinence de l’œuvre pour notre époque : dans un environnement de surveillance accrue et de manipulation, Wozzeck se débat dans un labyrinthe mental, métaphore de notre société contemporaine.
Un drame halluciné sur la condition humaine, interprété par deux intenses et puissants solistes dont la soprano canadienne Ambur Braid, très applaudie à l’Opéra de Lyon dans La Femme sans ombre en 2023.