Giacomo Puccini a 34 ans lorsqu’il écrit son troisième opéra, le chef-d’œuvre qui fait de lui le compositeur à suivre, comme le parfait héritier de Verdi. À sa création en 1893, l’opéra sidère ses contemporains : l’omniprésence de l’orchestre, dans ses couleurs les plus envoûtantes, soutient des voix prenantes d’humanité. Manon Lescaut est une leçon de maître, d’un compositeur qui rassemble tout à la fois Wagner, Verdi et même Bizet.
Cet opéra condense le roman de l’abbé Prévost, mais en exacerbe les désirs. Le personnage principal y fait preuve d’une envie dévorante de jouir de la vie, incapable cependant de se protéger des tromperies et de la fausseté du monde. Face à elle, Des Grieux, le plus amoureux des amoureux, déchirant d’impuissance. Manon Lescaut ou la passion du désespoir raconte l’histoire de deux êtres inséparables que tout concourt à séparer.
Qui mieux alors, pour camper les deux amants, que le couple des étoiles Chiara Isotton et Riccardo Massi, déjà célébré dans La Fille du Far West en 2024 à l’Opéra de Lyon ? Qui mieux que la metteuse en scène sicilienne Emma Dante, celle qui bouleverse par sa poésie brute et immédiate, pour cette histoire d’écorchés vifs ?