À partir du célèbre ballet composé par Tchaïkovski en 1890, Marcos Morau a conçu une méditation sur la durée, où la Belle au bois dormant devient l’allégorie de notre rapport au temps. L’univers visuel foisonnant du chorégraphe espagnol fait du sommeil de la princesse une procession impétueuse et débridée.
Qu’est-ce que le conte de La Belle au bois dormant et le ballet que Tchaïkovski en a tiré en 1890 peuvent (encore) nous raconter aujourd’hui ? Que découvrirait la princesse si elle s’éveillait de son long sommeil à notre époque ? Attiré par le détournement de l’imaginaire des contes, Marcos Morau a condensé le matériau du récit pour se concentrer sur la dilatation du temps ; imaginant un vortex modifiant l’espace‑temps, il a conçu un spectacle pour treize danseurs réfléchissant la réalité à travers un prisme déformant. Utilisant toutes les ressources de la danse, de la musique, des costumes, de la lumière, La Belle au bois dormant cisèle un univers visuel méticuleux qui rebat les cartes du conte. Un vertige contamine la scène, chargée d’images fantômes – où l’abstraction se mêle à l’incarnation et où le temps sort de ses gonds.
Entre illusion et réalité, cette Belle au bois dormant forme « un cortège, imparable, effréné, chaotique », peuplé de figures gémellaires.
Création en novembre 2022 pour le Ballet de l’Opéra de Lyon
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