L’histoire au parfum de légende du Dieuf-Dieul de Thiès (la “capitale du rail” au Sénégal) a longtemps été celle d’une gloire tuée dans l’œuf. Fondé en 1979, cet ensemble explosif, réunissant musiciens aguerris et jeunes pousses autour du chef d’orchestre et guitariste Pape Seck, se sépare soudain quatre ans plus tard, alors que le public sénégalais et gambien lui a réservé un accueil triomphal et qu’aucune bande enregistrée n’a été commercialisée. Il faut attendre 2015 pour que l’orchestre – ses trois mythiques chanteurs, ses guitares fuzz, ses irrésistibles sections de cuivres et de percussions – réactive sa formule magique alliant traditions locales, musiques afro-cubaines, afro-jazz et sons psychédéliques. Depuis, Pape Seck et les autres piliers historiques du Dieuf-Dieul ont quitté ce monde, laissant à Bass Sarr, unique survivant du line-up originel, la responsabilité de porter le flambeau. C’est chose faite, et en excellente compagnie, avec la sortie d’un nouvel album et ce retour sur scène très attendu par tous les fondu(e)s d’orchestres et de syncrétisme mandingues.

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