Profitant du cadre de l'Opéra de Lyon, ce programme proposé par le jeune violoniste Siméon Labouret met en valeur la vocalité́ de l'instrument le plus aigu de la famille des cordes. S’il a souvent été exploité par les compositeurs avec virtuosité́, la beauté́ du violon réside aussi dans la capacité de pouvoir le faire chanter. Le lyrisme n'est jamais très loin lorsqu'on parle de violon, et la voix a fortement influencé de nombreux compositeurs ayant écrit pour cet instrument. Bartók s'est ainsi inspiré de mélodies populaires enregistrées dans les villages en Hongrie et en Europe centrale : se transmettant par voie orale, elles placent donc le chant au centre même de la musique. Dans le Concerto pour violon n°2 du compositeur, on peut reconnaitre cette influence des musiques traditionnelles, et ce dès le premier thème, exposé avec un grand lyrisme par le violon. Le Notturno de Schubert, œuvre écrite à la fin de sa vie, contraste par son calme et sa lumière. Le violon dialogue ici avec le violoncelle et le piano de façon très chantée, pouvant faire penser par moments à une berceuse, toutefois contrastée par endroits par des épisodes aux accents plus vigoureux et dramatiques. Enfin, la Sonate K.454 de Mozart clôt ce concert avec la joie et la gaieté́ qui émanent de la musique du célèbre compositeur de Salzbourg. Si le chant ne semble pas présent de toute évidence, l'influence de l'opéra chez Mozart est immense sur toutes ses œuvres. On peut imaginer ici un dialogue, là un chœur, parfois un air de soprano, quelques dialogues pétillants... L'opéra est finalement au cœur d'une simple sonate pour violon et piano !