Le Mariage de Figaro contrarie Louis XVI, c’est compréhensible : le monde qui vient, celui des valets, y questionne un peu trop vigoureusement le monde des maîtres dont le pouvoir vacille.
Beaumarchais ronge son frein trois ans avant de voir la création de sa pièce en 1784. C’est un triomphe européen.
Mozart, enthousiaste, propose à Lorenzo Da Ponte d’en faire un opéra. C’est leur première collaboration. L’Empereur exige quelques coupures. À la création le 1er mai 1786, la noblesse locale est mitigée, l’œuvre triomphe partout ailleurs.
Intéressé par le croisement des différents arts, metteur en scène de théâtre et d’opéra, réalisateur de cinéma, Eugen Jebeleanu est un observateur passionné de notre époque. Il aborde Les Noces de Figaro à partir du personnage de Chérubin afin de re-questionner les représentations du masculin et du féminin. Au-delà de cette figure centrale, il s’intéresse aux enjeux contemporains d’identité et de genre qui se traduisent par l’exigence, pour chacune et chacun, de ne plus être assigné·e à une étiquette, à un code, à une norme supposée. Et, tout en respectant la luminosité de la musique mozartienne et l’humour des situations, il inscrit les ressorts intimes de tous les personnages dans un contexte, un cadre social, lui-même agité par des revendications et des aspirations à la liberté, puis les place dans le cadre encore plus grand des préoccupations existentielles liées à l’état de notre planète.
Langue
En italien surtitré en français
Opéra en 4 actes
Livret de Lorenzo Da Ponte
Création à Vienne, 1786
Nouvelle production