• 2008/2009
  • Danse
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Duboc / Charmatz / Marin opus 15/2/4 Ballet de l'Opéra de Lyon

    En quelques mots

    A cet endroit

    Passée d'Aix-en-Provence — où elle a fondé sa compagnie Contre Jour, en 1983 — au Centre chorégraphique de Franche-Comté à Belfort (depuis 1990), Odile Duboc a élaboré son propre langage à partir du quotidien et des gestes de la vie, loin des effets et des modes. Une “simplicité” qui s'attache au sensible, aux éléments naturels, à l'essence des choses que traduisent des mouvements fluides. Art pudique qui s'efface plus qu'il ne se montre.

    À cet endroit — créé par le Ballet de l’Opéra de Lyon en juin 2007 — est une pièce ludique pour un ensemble de quinze danseurs, se déclinant en variations, duos et trios, dialoguant avec la musique composée sur mesure. Les couleurs pastel des costumes forment des touches légères sur le fond gris de la scénographie, comme un paysage éclairé de douces lumières. Une oeuvre délicate et poétique.

    Otomo

    Otomo, qui fait son entrée au répertoire. Questionnant la danse (qu'il a apprise et interprétée auprès de valeurs confirmées: l'Ecole de danse de l'Opéra de Paris, le Conservatoire de Lyon, Régine Chopinot, Odile Duboc), Boris Charmatz remet à plat le fait même de danser, s'invente des contraintes, confrontant les corps à divers obstacles, les mettant à nu ou les dérobant au regard, dans une mise en cause permanente du chorégraphiquement correct. Ce duo pour deux garçons a servi de matrice à la danse de Con Forts Fleuve, bien qu'il n'apparaisse pas tel quel : dans la pièce, car éclaté en huit morceaux, interrompu par des coupures de lumières, perturbé par les mots hachés de John Giorno, mêlé aux corps des autres protagonistes… C'est ce duo initial qui est donné à voir, aujourd'hui rassemblé en une seule partition réinterprétée par deux danseurs du Ballet de l'Opéra de Lyon.

    Entrée au répertoire

    Grosse Fugue

    Maguy Marin — actuellement directrice du Centre chorégraphique de Rillieux-la-Pape — continue de nous réjouir et de nous émouvoir par des images fortes, souvent porteuses d'une ironie subversive, où toujours le mouvement se fond dans la théâtralité. Dans Grosse Fugue (entrée au répertoire du Ballet de l'Opéra de Lyon en 2006), quatre femmes en rouge — sang et passion — se laissent traverser par les vibrations du quatuor à cordes de Beethoven (la Grande Fugue). Les corps se font musique, soulevés de sursauts, déchirés d'attaques brusques correspondant aux coups d'archet, qui disent les aspirations et les déceptions. Tension extrême d'une danse en liberté, dévorant l'espace. Courses éperdues qui manifestent, jusqu'à l'épuisement, l'urgence de vivre chaque instant comme si c'était le dernier.

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