Si Canine Jaunâtre 3 était une figure de style, cette pièce serait une antithèse. Car cette chorégraphie s’amuse d’images opposées en mêlant les esthétiques et les thématiques. Entre danse, théâtre et performance, Canine Jaunâtre 3 renvoie au beau, au fort, au sublime, comme au laid et au grotesque. Ces contradictions cohabitent à merveille au plateau. Elles invitent à réfléchir aux normes établies et aux limites imposées par nos sociétés.
Tout de noir vêtus, danseurs et danseuses forment une équipe pas comme les autres. Rouge à lèvres, mentons blancs, gants en latex, ils et elles incarnent des drôles de joueurs mi-humains, mi-robots, mi-animaux. Enchaînant les scènes sur les rythmes et mélodies d’Amy Winehouse, de Nina Simone ou du Lac des Cygnes, tous et toutes semblent soumis à des règles divergentes, incapables d’exprimer une cohérence et de mener le jeu à son terme.
Seraient-ce des pantins au visage figé ou bien des machines ? Difficile à dire. Mais leur tournoi, sans but apparent, est une surprenante métaphore du dépassement de soi, seul ou en groupe, dans le sport comme dans la vie.
Création en 2018
Entrée au répertoire en 2024