Rares sont les artistes qui se révèlent aptes à mener de front, avec un égal bonheur, deux modes d’expressions aussi différents, en apparence du moins, que la musique et les arts plastiques. C’est pourtant le cas de Daniel Humair, considéré comme l’un des meilleurs batteurs de jazz contemporain*, qui exerce simultanément une activité de peintre depuis plus d’une quarantaine d’années, sans pour autant avoir jamais cherché à établir de corrélation explicite entre ses deux pratiques. En effet, Daniel Humair ne fonde nullement sa démarche picturale sur la quête d’une quelconque analogie entre les arts. La prégnance du geste, du rythme et de l’énergie dans sa création picturale qu’il qualifie d’abstraction narrative est sans doute le seul lien tangible.
Jean Yves Bosseur