• 2014/2015
  • Danse
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Benjamin Millepied / William Forsythe

    Présentation

    WORKWITHINWORK Dans un flux de pas de deux soutenus par une composition musicale à l’inventivité redoutable, Workwithinwork de William Forsythe, sur les Duos pour deux violons de Luciano Berio, offre une fusion subtile des diverses forces habituellement à l’oeuvre chez le chorégraphe. Chaque combinaison de pas est une variation sur un même thème dont sont explorées avec brio les moindres facettes. Les figures classiques s’achèvent sans heurts en torsions contemporaines, sur le fil d’une écriture apaisée qui accompagne le chassé-croisé des deux instruments solistes.

    SARABANDE On retrouve la même virtuosité néoclassique dans la seconde pièce de la soirée, Sarabande. Son créateur Benjamin Millepied, qui prendra ses fonctions à la direction du Ballet de l’Opéra de Paris à la fin de l’année, a été principal (étoile) du New York City Ballet. C’est là qu’il eut, dans les années quatre-vingt-dix, le privilège d’interpréter A Suite of Dances de et sous la direction de Jerome Robbins. Sans doute en réminiscence de ce magnifique solo écrit sur les Suites pour violoncelle de Bach, il compose à son tour en 2009 Sarabande, sur des Sonates et Partitas pour flûte et violon seuls de Bach. S’il partage avec le maître américain une musicalité exempte de toute redondance gestuelle, il réussit à installer son propre langage chorégraphique, tout en fluidité et en souplesse. Ouverte sur une variation solo, la pièce alterne les séquences à deux, trois ou quatre dans une danse légère et sereine, qui semble s’inventer à mesure qu’elle s’écrit. Juste sur la note, mais sans lourdeur aucune.

    STEPTEXT Retour ensuite à William Forsythe avec la reprise du fulgurant Steptext, pour quatre interprètes. Dans cette partition tendue à l’extrême, la déconstruction des codes de la représentation s’inscrit en contrepoint de la Chaconne en ré mineur de Bach. Entre noir et lumière, musique et silence, apparitions et disparitions, ce ballet de l’ellipse met très exactement le spectateur au centre du mystère de la création.

    ONE FLAT THING, REPRODUCED One Flat Thing, reproduced, qui clôt la soirée, est une magnifique démonstration de chaos organisé. Vingt grandes tables blanches tenant lieu de décor deviennent le support des expérimentations gestuelles de quatorze danseurs déchaînés. Sur cet inédit terrain de jeu, à côté, dessus, entre et en dessous des tables, les interprètes inventent une nouvelle forme de virtuosité gestuelle, spatiale et sonore. Bien qu’à demi dissimulés, empêchés ou malmenés, les corps exultent et prennent tous les risques. Un final époustouflant de précision, d’énergie et de liberté.

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