Zou, de Claire Glorieux, 2022, 56 min.
“S'il n'y avait pas eu la guerre, notre vie aurait été vraiment heureuse. Nous ne manquions pas d'argent, nous possédions des terres, des vignes, des pistachiers, des melons.” Ahmad Shah a quitté l'Afghanistan après avoir eu une jambe arrachée par une mine, traversant tout le continent avec une prothèse de fortune. Des années plus tard, la réalisatrice Claire Glorieux raconte le périple d'Ahmad jusqu'en France, mettant en scène des miniatures de papiers découpés, représentation d'un réel qu'elle n'a pu filmer. Joueur et joyeux, le film retrace le destin banal et hors du commun d'un homme qui a fui la guerre, séparé de sa famille, et d'un autre homme à la bonté simple qui l'a aidé. Histoire d'une reconstruction malgré le manque, de la chance saisie d'une nouvelle vie, de la générosité sans tambour ni trompette de ceux qui accueillent, Zou est tissé de grâce et de pudeur.