Un percussionniste et beatboxer qui orchestre “la rencontre de l’Inde millénaire et de l’Europe d’aujourd’hui”. Une chanteuse qui, usant des sons dernier cri, “dépoussière” forcément le flamenco… La lecture de la seule littérature musicale montre que le vocabulaire esthétique appliqué aux cultures occidentales minoritaires et aux expressions artistiques extra-occidentales est très marqué idéologiquement. Il l’est de manière souvent inconsciente et trop rarement objectivée, y compris dans les sphères qui se considèrent comme "ouvertes au monde". Plus largement, il va jusqu’à dévoyer des concepts aussi primordiaux que ceux de “modernité” ou d’“universalité”. Comment mettre le doigt sur ces impensés et reprendre à zéro ce vocabulaire perverti, afin de se projeter dans une vision du monde plus vertueuse et cohérente ?