C’est grâce au label Nø Førmat! (auquel on doit déjà la révélation des talents de pianiste de Chilly Gonzales) que Koki Nakano est entré en 2016 dans la vie des mélomanes en quête d’inouï. Comme dans son dernier album Oceanic Feeling, le pianiste japonais dévoile une palette subtilement versatile, une manière funambulesque de se balancer au-dessus des genres. Sans les décalquer, il invoque les ombres et lumières de l’impressionnisme français, du minimalisme américain, de la frange la plus songeuse du jazz ou de l’electro, de la mélodie pop… Entre force et délicatesse, son art, intimiste dans son propos et ample dans ses mouvements, entretient des relations étroites avec la danse. Un dialogue profond qui s’incarne ici avec la présence à ses côtés de Mourad Bouayad, donnant corps à ces véritables microcosmes de l’âme que ses instrumentaux convoquent et animent.