La “grande ambassadrice des danses rurales brésiliennes” : voilà ce que, par commodité, on pourrait écrire à propos de Renata Rosa, qui depuis vingt ans porte la flamme de la ciranda, du côco et de tant d’autres beautés tournoyantes des bals populaires du Nordeste – et plus particulièrement du Pernambuco. Mais la formule est bien trop ronflante et guindée pour cette artiste complète (chanteuse, musicienne, poétesse, actrice, chercheuse…), posant son chant perçant et son rabeca (violon rural et lointain cousin du rebab du monde arabe) sur un feu roulant de percussions, de cordes et de chœurs. Puisant dans le répertoire religieux autant que profane, Renata Rosa milite pour un coup d’éclat poétique permanent, dans lequel danse et musique s’enlacent : la transcription féminine de l’univers des caboclos – ces métis descendants d’unions entre Blancs et Amérindiens, grands oubliés de l’histoire du Brésil moderne.

En collaboration avec l’association Coup de Soleil