Mélomanes sans préjugés ni œillères, Agnès Gayraud et Bertrand Belin ont répondu avec enthousiasme à l’invitation de composer un programme de concert pour l’Orchestre de l’Opéra de Lyon. Leur premier choix s’est porté sur la Symphony No.1 de Philip Glass, inspirée par l’album Low (1977) de David Bowie, et les techniques d’écriture et méthodes de travail que ce dernier développa alors avec son ami Brian Eno. Un spécimen rare et majestueux de pont suspendu entre écriture contemporaine et musique pop. Polaris, pièce orchestrale du pianiste, compositeur et chef Thomas Adès, est une pierre angulaire du répertoire de ce début de XXIe siècle : un kaléidoscope déployant avec une science infiniment organique les ressources dynamiques et la palette de timbres de l’orchestre, entre sonorités cristallines et motifs hypnotiques, irisations harmoniques et entrelacs de textures. En point d’orgue de ce programme, une des pièces les plus envoûtantes du répertoire du XXe siècle : Cantus in memoriam Benjamin Britten, élégie pour cordes et cloche tubulaire écrite par l’Estonien Arvo Pärt peu après la disparition du compositeur britannique, lente et sublime descente dans les espaces intérieurs du regret.

Philip Glass
Symphony No.1 (Low)
Thomas Adès
Polaris
Arvo Pärt
Cantus in memoriam Benjamin Britten