• 2015/2016
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Carmen & L'Arlésienne

Roland Petit

    Présentation

    Avant de prendre la direction du Ballet de l’Opéra de Lyon, Yorgos Loukos fut en 1980 l’assistant de Roland Petit, alors directeur du Ballet national de Marseille.
    À ce titre, il remonta Carmen et L’Arlésienne pour diverses compagnies étrangères. Les deux œuvres sont au programme de cette soirée consacrée à l’une des figures les plus populaires du monde de la danse, décédé en 2011.

    Invisible Arlésienne
    La passion malheureuse, jusqu’à la mort, d’un jeune Provençal pour une belle Arlésienne est d’abord un fait réel, conté à Alphonse Daudet par le poète Frédéric Mistral. Le romancier en fait en 1866 le thème d’une courte nouvelle insérée dans les Lettres de mon moulin, puis le développe six ans plus tard dans un drame en trois actes mis en musique par Georges Bizet.
    Cette musique de scène sera l’objet d’une célébrissime « Suite » d’orchestre sur laquelle en 1974, Roland Petit compose un ballet, reprenant la trame tragique imaginée par Daudet. Ce dernier disait de son héroïne : « On en parle, on en meurt, mais on ne la voit pas. ». De fait, dès les premières minutes, la présence-absence de l’Arlésienne plane telle une ombre funeste. Cette coloration tragique participe à la belle évocation d’une Provence qui, malgré quelques touches folkloriques, n’a rien de pacotille.
    Le décor de René Allio, la danse heurtée de Frederi se dérobant, jusque dans leurs pas de deux, à l’amour de la douce Vivette, exhalent le parfum âpre des terres de Jean Giono et Frédéric Mistral. Quant au final, au cours duquel se suicide Frederi tandis que s’exaspère le thème lancinant de la danse provençale, c’est l’un des plus saisissants qui soient.

    Carmencita des faubourgs…
    C’est Roland Petit lui-même qui, lors de la première
    de Carmen en 1949 à Londres, interpréta Don José aux côtés de Zizi Jeanmaire, sa muse, dans le rôle-titre. Pour décrocher ce dernier, la future épouse du chorégraphe n’hésita pas à couper son opulente chevelure, adoptant la coiffure à la garçonne devenue depuis sa signature. Resserré autour de la rencontre, dans la taverne de Lilas Pastia, des deux protagonistes et de la passion qui les pousse irrésistiblement l’un vers l’autre, le ballet met en scène une femme fatale et amoureuse. Le chorégraphe y fait preuve d’un sens de la narration accompli et d’un art consommé du pas de deux, en particulier dans la scène de la chambre. Si la création fut un triomphe qui sacra à la fois le couple et le chorégraphe, la pièce continue à secréter, à chacune de ses reprises ou entrées au répertoire, un nouveau couple mythique Carmen - Don José.

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