• 2014/2015
  • Danse
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Atvakhabar Rhapsodies

Marcia Barcellos / Karl Biscuit

    Présentation

    En ces temps de morosité, il faut rendre grâce aux deux fondateurs de Système Castafiore pour oser, à mille lieues du minimalisme ambiant, ré-enchanter notre quotidien. Et tant mieux s’il faut, pour cela, envoyer un explorateur fictif – et un public complice – à la découverte d’une contrée mythique ! Créé avec succès la saison dernière par le Ballet de l’Opéra de Lyon, Atvakhabar Rhapsodies nous embarque donc, une heure trente durant, à la découverte du lointain pays d’Atvakhabar : contrée imaginaire, bien entendu, comme l’est cet Emile Prokop, explorateur des années vingt et auteur d’un film documentaire à demi perdu dont le spectacle est censé restituer les images.
    Depuis leurs débuts en 1989, Marcia Barcellos et Karl Biscuit ont à leur actif toute une galerie de personnages et de pays nés de leur seul désir artistique. Et comme rien ne ressemble plus à l’illusion que la réalité – et vice versa –, chacune de leurs pièces est un détournement incroyablement troublant, subtil, où la danse mène le jeu. Après les Ballets de Monte-Carlo et le Ballet de Lorraine, le Ballet de l’Opéra de Lyon a rejoint le club fermé des quelques compagnies avec qui les deux complices ont accepté de partager leurs secrets. À Lyon, ville du cinéma, ils ont souhaité rendre hommage aux premiers temps du cinéma muet et ont imaginé, dans une ambiance crépusculaire évoquant les films d’avant-guerre, une envoûtante rhapsodie en trente-cinq tableaux inspirée de Méliès, Fritz Lang et Murnau. Depuis la première scène de départ à bord d’un transatlantique, jusqu’aux interludes pleins d’humour sur le système de communication ou les relations sentimentales du peuple d’Atvakhabar, on suit les traces de Prokop, guidé par le seul caprice du voyageur, vers un ailleurs qui est d’abord un autre espace-temps. D’incroyables costumes mi-hommes mi-bêtes et une musique façon symphonique « décalée » ajoutent à la confusion des sens.
    Pas de doute : ce ballet total s’inscrit parfaitement dans cette école de la fantaisie à la Jules Verne dont se revendique le duo Castafiore. Formés à l’école du chorégraphe américain Alwin Nikolaïs, un autre grand magicien des formes, les deux créateurs n’ont en effet d’autre ambition que de « réinventer le monde en s’amusant ». Autrement dit, se soustraire au désenchantement du présent et créer, sur la gestuelle suggestive de Marcia Barcellos, une féérie visuelle et sonore. Embarquement immédiat !

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