• 2013/2014
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Le Comte Ory

Gioacchino Rossini

    En quelques mots

    Le metteur en scène Laurent Pelly nous a habitués au rire intelligent et l’applique à un opéra hors norme. Mais qu’importe puisque la gauloiserie revêt les habits d’un autre ouvrage : Le Voyage à Reims. Pour vivifier ce pied-de-nez lyrique, il peut se reposer sur ce véritable dynamitero de l’orchestre qu’est Stefano Montanari.

    Présentation

    Opéra comique en deux actes, 1828
    Livret d’Eugène Scribe et Charles-Gaspard Delestre-Poirson
    En coproduction avec le Teatro alla Scala, Milan
    Enregistré par France Musique

    L'HISTOIRE

    Le seigneur de Formoutiers est à la croisade, pour combattre les Infidèles. Sur le front intérieur, le jeune comte Ory mène sa propre croisade. « Le comte Ory, châtelain redouté / Après la chasse n’aime rien que la beauté / Et la bombance, les combats et la gaîté » dit la ballade picarde du Moyen Age qui a inspiré le livret. Le comte Ory multiplie les ruses et les travestissements pour parvenir à son but : séduire, assiéger, investir Adèle, la propre soeur du seigneur croisé. A ses côtés : le fidèle Raimbaud qui, à la chambre et aux dames, préfère le cellier et les bouteilles ; et le jeune page Isolier qui a, lui aussi, des vues sur Adèle. D’ensembles virtuoses en airs mélancoliques, de quiproquos en coups de théâtre, l’histoire caracole allègrement jusqu’à la sonnerie de trompette qui annonce le retour des croisés, et la retraite précipitée du comte Ory. Seul maître à bord des opéras à Paris, Gioacchino Rossini décide de rebattre les cartes. Il reprend l’essentiel de la musique qu’il avait écrite pour le très officiel Viaggio a Reims, composé pour le sacre de Charles X, et le réinjecte dans une farce médiévale d’Eugène Scribe. Celle-ci a le rythme survolté d’un vaudeville de Feydeau et les délicatesses des images courtoises. De faux ermites en fausses pèlerines, le comte Ory multiplie les artifices pour séduire la belle comtesse Adèle, bien décidée à ne pas lui céder mais qui porte un regard attentif sur son jeune écuyer Isolier. Leur rencontre factice nous vaut le plus désopilant trio d’amour de l’histoire de l’opéra car Rossini n’a pas son pareil pour nous révéler les véritables émois derrière les bouffonneries de façade. On s’agite ferme en surface mais on tressaille d’émotion au fond de soi-même. Et puis, nous sommes chez le maître incontesté du bel canto italien. Les ensembles sont enlevés à un rythme soutenu (le chef Stefano Montanari, un Italien né à Paris, où il a intégré à 11 ans la Maîtrise de Radio France, sera à la fête). Airs et ensembles affichent donc un entrain vivifiant et une virtuosité volontiers diabolique. Il s’agit de réunir une distribution de haut vol. Elle sera emmenée par Dmitry Korchak, l’élégant ténor russe, révélé dans La Gazza ladra à Pesaro et fort apprécié à Lyon dans deux opéras de bel canto donnés en concert (Otello de Rossini et I Puritani de Bellini). Pour l’occasion, le public lyonnais découvrira le soprano sicilien, Désirée Rancatore, une habituée de Salzbourg qui a triomphé au Royal Covent Garden de Londres et est quasiment devenue l’interprète titre de l’Olympia des Contes d’Hoffmann d’Offenbach. Tout récemment, elle a alterné avec Natalie Dessay à l’Opéra de Paris dans la légendaire production de La Fille du régiment de Donizetti, mise en scène par… Laurent Pelly. Comme on se retrouve !

    Galerie

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