Lieu : Radiant-Bellevue - 1 Rue Jean Moulin - 69300 Caluire-et-Cuire
Critical Mass
Sortant de la pénombre, deux danseurs se livrent un corps à corps à la fois farouche et harmonieux, tendu et soudainement nonchalant, développant – dans un lent cheminement continu – trois phases d’empoignades coulées, de déséquilibres retenus, de souples acrobaties, de rapports emboîtés. Un duo en fusion, d’une rare densité.
Grosse Fugue
Grosse Fugue se lit d’ailleurs comme une étude, car elle est une étude pour nous, pour elle, sur nous.
Postulat 1 : Au départ, l’étude portait sur l’envie de s’exercer à écrire une pièce dansée d’après et sur la Grosse fuge de Ludwig Van Beethoven. S’en suit un travail de compréhension et de lecture musicale ; un travail méticuleux et absorbant.
Observation 1 : Conjoncture heureuse, quatre Femmes et une musique d’où jaillit un état d’irrationalité. Alors, on observe … Et, là, une intrication prend corps entre la force de vie surgissante de l’être féminin et l’état d’enthousiasme et de désespérance de cette musique. Pris dans ce bouillonnement effervescent, on avance dans une course effrénée.
Hypothèse 1 : Cette éblouissante bourrasque jubilatoire ponctuée par le vertige de la toute fin, qu’est la vie, nous amène à croire qu’on est obligé de “vivre tant que l’on vit“.
Corollaire 1 : C’est alors qu’on a envie de courir éperdument à perdre haleine, pour vivre chaque instant comme des derniers instants.
Tout autour
Depuis ses débuts en danse Rachid Ouramdane a combiné une activité de danseur et de chorégraphe. Il a notamment collaboré avec les artistes Hervé Robbe, Odile Duboc, Meg Stuart, Emmanuelle Huynh, Alain Buff ard, Catherine Contour, Christian Rizzo ou Julie Nioche. Rachid Ouramdane poursuit une “poétique du témoignage” depuis la pièce Superstars qu’il créa pour le Ballet de l'Opéra de Lyon en 2006. Le travail qu’il a engagé depuis cette année-là s’appuie sur un travail minutieux de recueil de témoignages, mené en collaboration avec des documentaristes ou des auteurs. Ainsi il tente par l’art de la danse de contribuer à des débats de société au travers de pièces chorégraphiques qu’il propose au public. Pour sa nouvelle création Tout autour, il délaisse ses projets pluridisciplinaires, mêlant danse, parole et vidéo, pour se focaliser sur une relation entre musique et danse. En parallèle de ses projets de création, Rachid Ouramdane développe un travail de transmission et d’échange à travers la direction d’ateliers internationaux de recherche artistique. Vingt-quatre danseurs, un groupe qui fait masse. Une foule, un concentré d'humanité. Des motifs qui reviennent, marches, courses, tours, s'imbriquent, se font et se défont. Se rejoignent et se répondent. S'accumulent. Les corps se connectent, se contaminent, repoussent leurs limites jusqu'au dépassement, la perte de contrôle. Par un phénomène de contagion, les motifs se dissolvent les uns dans les autres, comme si le deuxième geste aspirait le premier et ainsi de suite... jusqu'à l'épuisement. Un fl ux continu de corps en mouvement, où parfois se détache une fi gure, puis se reconstitue. Ici, Rachid Ouramdane ne recherche pas la singularité ou la beauté du geste, il explore l'accumulation abstraite de celui-ci comme métaphore du vivant. La partition pour « piano automatique » de Jean-Baptiste Julien renforce cet eff et de débordement, de saturation. Une certaine urgence du monde, Tout autour, alentour, autour de soi.
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