• 2011/2012
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Ballet de l'Opéra de Lyon

Ballet de l'Opéra de Lyon

    Présentation

    Ce programme pourrait être sous-titré «Du côté du New York City Ballet», glorieuse compagnie américaine que fonda George Balanchine : c’est en effet l’entrée au répertoire d’un chef-d’œuvre du chorégraphe et l’accueil d’un soliste de cette troupe, Benjamin Millepied, également chorégraphe, qui va donner deux de ses pièces au Ballet de l’Opéra de Lyon.

    Concerto Barocco

    Les représentations de Concerto Barocco (un Ballet Balanchine®), sont données avec l’autorisation du George Balanchine Trust et conformément aux critères du Style Balanchine® et de la Technique Balanchine®, établis et fournis par le Trust.

    Ballet pour 11 danseurs, créé en juin 1941 par l’American Ballet Caravan à New York / révisé en 1948 pour le New York City Ballet
    Entrée au répertoire

    Le ballet
    “Concerto Barocco n’a pas d’autre “sujet” que la partition sur laquelle il se danse et les danseurs qui en sont les exécutants. Réglé sur le Concerto en ré mineur pour deux violons, ce ballet s’efforce de ne recourir qu’à la danse pour susciter l’intérêt du public, la danse et sa manière d’entrer en relation avec la musique, exactement comme l’art et l’architecture baroques suscitaient l’intérêt, non par leur sujet, mais par le traitement décoratif dont ils embellissent ces sujets.“ (George Balanchine, Histoire de mes ballets, 1954).
    Balanchine a toujours admiré chez Marius Petipa les vastes compositions déployant le corps de ballet en figures géométriques savantes qui se forment, se défont et s’enchevêtrent, ainsi que les alignements de ballerines en colonnes, dont la symétrie parfaite rappelle la façade d’un monument classique.

    “Voyez la musique, écoutez la danse“
    Ce précepte de George Balanchine s’applique bien à Concerto Barocco. Construit sur le Concerto pour deux violons en ré mineur de Jean-Sébastien Bach, ce ballet donne à voir (et mieux entendre ?) la partition, où deux violons dialoguent, “incarnés“ en quelque sorte par deux ballerines qui se répondent, accompagnées par un petit corps de ballet de 8 danseuses, personnifiant l’ensemble orchestral.

    La musique
    Le Concerto en ré mineur pour deux violons (BWV 1043) – composé à la cour de Köthen entre 1718 et 1723, à la même période que les Brandebourgeois – appartient au genre “double concerto“ d’une conception toute italienne, se référant ouvertement à Vivaldi, dans la forme et dans l’esprit.
    “Entre l’allégresse rythmique du premier et du dernier mouvement se love le largo, superbement lyrique, chantant comme une cantilène, sur un mouvement de sicilienne.“ (Alberto Basso, Jean-Sébastien Bach - 1979).

    La chorégraphie
    “Il y a huit filles sur la scène. Elles dansent tantôt en formant un seul groupe, tantôt en deux groupes, tantôt deux par deux. Elles ne sont pas le reflet de la musique, elles tracent une image dansée de la musique. De même que le portrait ne se confond pas avec la photographie de reportage, de même cette image dansée s’efforce de dire quelque chose qui ne pourrait s’accomoder de l’exact mot à mot, mesure à mesure, rythme à rythme, simple décalque de la musique...
    Lorsque les deux violons se font entendre, les deux danseuses solistes font leur entrée. Séparément, ensemble, et avec le corps de ballet, en diverses combinaisons possibles : passage d’un petit groupe à un plus grand, mouvements en miroir inversé, décalage des attaques selon l’écriture en canon. Elles prennent appui l’une sur l’autre quand la musique du second violon s’entrelace à celle du premier...“ (G.B.)
    Après ce premier mouvement (vivace), le deuxième (adagio/ largo ma non tanto) amène le pas de deux : il fait intervenir un danseur (seul garçon au milieu des filles) déplaçant en de longs portés sa partenaire qui semble ne plus toucher le sol.
    “Elle est comme enlevée au groupe par le danseur, qui la porte en un mouvement doux et lent, la fait entrer et sortir du labyrinthe formé par le corps de ballet.“ (G.B.)
    Un moment de grâce “suspendu“ comme une rêverie... D’autant que le danseur disparaît et que la seconde soliste revient se placer face à la première, exactement comme à la fin du premier mouvement. Une parenthèse, en quelque sorte. Comme s’il ne s’était rien passé.
    Le troisième mouvement (allegro) termine le ballet dans de joyeux rythmes très rapides.
    Concerto Barocco (créé en 1941, trouvant sa forme définitive en 1948) s’inscrit dans la lignée des ballets “en noir et blanc“9 que Balanchine voulait “simples et dépouillés”, présentant sur un plateau nu les danseurs en tenue de répétition, se détachant sur un fond clair.
    “De la danse, seulement de la danse !“

    Sarabande

    Ballet pour 4 danseurs, créé en novembre 2009 par la Cie Danses Concertantes
    Entrée au répertoire

    À la manière d’A Suite of Dances que Jerome Robbins avait chorégraphié pour Mikhaïl Baryshnikov en 1994 – et que Benjamin Millepied a également dansé, en travaillant ce solo avec son créateur – Sarabande – est une pièce en sept séquences, construite elle aussi sur des extraits de Jean-Sébastien Bach. Mais si l’oeuvre de Robbins s’appuyait sur des morceaux des Suites pour violoncelle, Millepied utilise ici la Partita pour flûte seule et des extraits des Sonates n°1 et 2 ainsi que la Partita n°1 pour violon seul. Elles ont été écrites à la Cour de Köthen (1717-1723), contemporaines donc du Concerto pour deux violons que Balanchine a choisi pour Concerto Barocco.
    Millepied a fait sienne l’attitude chorégraphique de Robbins d’être sans cesse “à l’écoute de la musique“ et de danser, comme inspiré par elle. Une danse qui joue de la maîtrise technique et de l’apparente décontraction, comme si le danseur improvisait.
    La Partita pour flûte est dansée par un seul interprète. Les autres séquences pour violon sollicitent quatre danseurs, dans un jeu relationnel à deux, à trois, à quatre : continuel enchaînement de pas, de portés, entrecoupés de grands sauts et de tours virtuoses.

    This Part in Darkness

    Ballet pour 16 danseurs, créé en avril 2011 par le Pennsylvania Ballet à Philadelphie (Etats-Unis). Nouvelle version pour le Ballet de l’Opéra de Lyon. Contrastant avec l’aspect lumineux et serein de Sarabande, This Part in Darkness se développe dans une atmosphère sombre et tendue. Sur les rythmes martelés de la musique obsédante de David Lang, des individus se regroupent, puis des couples se forment, emportés dans la vitesse et l’énergie d’une vie d’aujourd’hui, urbaine et stressante.
    Une caméra en direct les filme sous divers angles : danseurs en deux dimensions, présents sur le plateau et projetés sur grand écran. Vus du dessus, ils semblent composer des géométries à la Busby Berkeley.
    Le temps d’un pas de deux, l’image s’attarde sur deux mains qui tentent de se rejoindre.

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