Anna Bolena ou les débuts du drame historique
En décembre 1830, Donizetti inaugure avec son Anna Bolena son cycle des reines (complété par Maria Stuarda etRoberto Devereux). Trois opéras sur le destin de trois femmes, trois chefs d’Etats, trois conflits de l’amour et du pouvoir. Dépassant l’héritage rossinien, le maître de Bergame renforce l’impact tragique des destinées personnelles. Trahie par sa suivante Jane Seymour qu’unit un amour naissant avec son mari Henry VIII, Anna Bolena réagit avec la fierté de son rang avant de sombrer dans la folie.
Dans la scène finale qui la conduit à l’échafaud, ne croit-elle pas se préparer pour sa cérémonie de mariage avec le roi ? Tout en restant fidèle aux canons du “bel canto” romantique, Donizetti impose par sa caractérisation psychologique de l’héroïne une dimension théâtrale inédite