Philippe Decouflé offre une nouvelle version de Codex, son premier grand succès public, pièce déjà mythique, conçue à l’origine pour sept danseurs. Sous le titre de Tricodex, cette troisième mouture réalisée pour le Ballet de l’Opéra national de Lyon multiplie ses fantasmagories par trente interprètes.

"Je suis tombé sur un traité scientifique étrange... J'y ai croisé différents types de microbes, des fougères grimpantes, quelques volatiles et observé le mouvement des planètes folles. J'ai regardé dans un téléscope, dans un microscope et au travers de mes lunettes : je n'en croyais pas mes yeux !*"
Pour la troisième fois - après Codex en 1986, et Decodex en 1995 -, Decouflé remet son ouvrage sur le métier et sur la scène : s'inspirant d'une sorte d'encyclopédie illustrée (dessinée à la fin des années 70 par Luigi Seraphini), peuplée d'animaux fantastiques, de plantes imaginaires et de légumes animés, son spectacle nous entraîne avec jubilation dans un monde surréaliste, où des danseurs élastiques peuvent incarner l'infiniment petit imperceptible comme suggérer le vertigineux cosmos. Avec force bricolages, machineries, projections, effets spéciaux et défis spatiaux, cet improbable rejeton de l'enchanteur Méliès joue avec les miroirs qui réfléchissent, pour confondre le vrai et l'illusion.
*Philippe Decouflé