Un Ballo a été la première pièce spécifiquement créée par Kylian pour NDT2 (le groupe des plus jeunes danseurs au sein du Nederlands Dans Theater). Le titre est à prendre dans son acception littérale et avec la connotation du fait de société qu’est un « bal ». Nul besoin d’y chercher un sens profond ou symbolique, précise le chorégraphe : « C’est simplement une danse faite pour la musique, à prendre comme l’exercice de la musicalité et de la réactivité sensible entre un partenaire masculin et un partenaire féminin. »Dans la première partie (menuet du Tombeau du couperin de Ravel), très brève (4’30), se succèdent trois pas de deux. C’est presque un exercice de style, chaque couple s’avançant simplement ou s’installant discrètement dans sa zone : au centre, puis à jardin, puis à cour. Dans la seconde partie (Pavane pour une infante défunte, de Ravel également), cinq ou sept couples se répartissent l’espace mais suivent tous la même chorégraphie. L’apparent uniformité, qui ne lasse pas car la pièce est également fort courte et le sens musical du chorégraphe pertinent comme à l’habitude, permet de bien distinguer les personnalités.La rigueur des costumes recèle une pointe de perversité, à peine évoquée par les derniers enchaînements et la position finale : guêtres grises sous culotte noire à la française et gilet échancré gris pour les garçons ; robe en satin noir avec bustier et très ample jupe en biais pour les filles, dessous noirs. Le tout sous un éclairage évoquant de grandes bougies sur les perches descendues à vue du public. Epure, style ; et plaisir de la fluidité.

Le Ballet de l'Opéra de Lyon bénéficie du soutien du Conseil Général du Rhône