• 2003/2004
  • Amphi
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Suspenses ordinaires

    Présentation

    Cette danse ne contient ni meurtre, ni délit grave, ni action violente. Elle favorise juste les événements mineurs qui peuvent impliquer l'attente, la menace d'une action physique, d'un accident possible.

    ... Ne me lâche pas... Il n'avait plus qu'un pied sur la terre ferme... Il était prêt à bondir...

    Elle appelle tous les signes avertisseurs, prétextes à la mise à l'épreuve, à l'hypothèse de la fragilité, du glissement suspect, de l'évanouissement, de l'effondrement ludique, des collisions jubilatoires.

    Bientôt elle sortirait de l'ombre... J'entendis du bruit derrière moi... Nos regards se croisèrent... Il ne lui restait plus que 15''... Est-elle encore vivante ?...

    Défi jeté à la certitude, attaques du solidement constitué.
    L'approche indécise tourne au délice affolé.
    Qui n'a pas vécu cet instant entre l'ancrage et la culbute, le rassemblement et la dispersion, le bruit et le silence, la fusion et la fission, le lien et la corde coupée ?
    Qu'est-ce qui nous fait tenir debout ou tomber ?
    Sur qui-quoi pouvons-nous encore compter ?

    Personne ne parlait... Il m'avait frôlé... Allaient-ils se séparer ?...
    Attention, chute de...

    Trac, cœur en chamade, l'émouvant frisson de l'avant toute chose.

    Le suspense ordinaire est insolent. Il s'affaire, nargue et fait vivre.
    Christiane Blaise (juillet 2002)

    Novembre... J'entre enfin dans une maison avec télévision, téléphone, lit... et des habitants. Les objets ordinaires, selon comment on les touche, place et déplace peuvent nous conduire monotones ou nous mettre en tension.
    Un film d'Hitchcock se regarde à distance ou à perdre haleine en courant du côté de l'imagination dynamique. Il nous laisse en sommeil ou trouble l'espace d'images sans frein. Je vois que la pièce est presque vide, mais en chaque coin veille l'événement sur le point d'exister.
    Instants mêlés des fictions et des histoires vraies entre trois joueurs de vie, poids suspendu des superpositions, mystère du hors champ.Selon le choix de leurs yeux et de leurs oreilles les danseurs décident ou non d'infiltrer l'attente dans leurs actes. Je sens qu'ils ont le droit de ne jamais savoir à l'avance ce qu'ils vont donner ou retenir. Le voisin les ennuie ou les interpelle. Ils ignorent s'ils vont tenir le coup sur la longueur, dans la vitesse, s'ils vont s'y retrouver dans la complexité des trajets.Ils sont ébranlables, menacent la danse et restent à l'affût des signes.
    De quels suspenses votre vie est-elle faite ?
    Vous pouvez compter les heures jusqu'à la retraite ou vous emballer pour une goutte d'eau,un fruit qui tombe, une main qui se tend.
    Qu'est-ce qui vous coupe le souffle ?
    Qu'est-ce qui vous fait respirer ?
    Christiane Blaise (novembre 2002)

    Co-production Centre Dramatique National des Alpes

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